Docteur Marc TIMSIT
Chirurgien ophtalmologiste
Chirurgie réfractive et cataracte
OPHTALMOLOGIE.fr
LA FATIGUE VISUELLE
Dans cette page nous vous fournirons des explications sur la fatigue visuelle. Les symptômes. De nombreux conseils de travail sur écrans pour prévenir la fatigue oculaire. Les écrans d’ordinateur sont-ils nocifs ? Conduite automobile. Mise au point sur les consoles 3D.
VIDEO INTERVIEW FATIGUE VISUELLE M6
Quels sont les symptômes de la fatigue visuelle ,
sont provoqués par la mise au point de plus en plus difficile de l’oeil sous l’effet de la fatigue surtout en fin de journée après une lecture prolongée. La vision se trouble et parfois même devient double. La vision d’un interlocuteur à faible distance peut être inconfortable.
se manifeste surtout en fin de journée car la vision de près est sollicitée en permanence par des efforts d’accommodation dans le travail comme dans les loisirs avec en particulier les écrans d’ordinateur, de téléphone portable, de télévision, de consoles de jeux… Les symptômes de fatigue visuelle peuvent aussi exister le matin au réveil.
qui traduisent une fatigue visuelle se manifestent, par une sensation d’inconfort, de tension, de lourdeur dans la région des yeux, des orbites ou des paupières. Ce peut être aussi des sensations d’irritation, de brûlures, de picotements, de démangeaisons avec parfois yeux rouges, larmoiement ou irritation du bord des paupières, de sécheresse oculaire. Le sujet peut ressentir des douleurs le plus souvent sourdes et peu intenses mais pouvant devenir aigues se situant généralement derrière les yeux. Les globes oculaires sont douloureux à la pression à travers la paupière supérieure et aux mouvements du regard.
peuvent siéger autour des yeux, »en casque » au niveau du front au-dessus de la ligne des sourcils, des tempes ou de l’occiput. Ces céphalées sont liées aux efforts visuels, surviennent après une certaine durée de travail, en fin de journée, et disparaissent ou s’atténuent après l’arrêt du travail. Elles peuvent persister au réveil. L’asthénie visuelle peut être aussi le symptôme d’une fatigue générale ou psychique sur un terrain spasmophilique. Un examen oculaire très soigneux est indispensable pour ne pas laisser passer une pathologie oculaire sous-jacente grave. La fatigue visuelle persiste après la fin du travail, s’accroît en fin de semaine, s’améliore avec le week-end et les vacances. Elle peut entraîner une fatigue mentale avec ses conséquences sociales, familiales, la répercussion sur le comportement .
Conseils pour mieux prévenir les effets de la fatigue visuelle
est souvent indispensable et très efficace sur la fatigue des yeux. C’est un entraînement des muscles des yeux pour rendre leur travail moins pénible. Elle traite l’insuffisance de convergence c’est à dire la difficulté à diriger les deux yeux vers le texte à la lecture. En l’absence d’une rééducation efficace, les troubles dus à la fatigue oculaire ont peu de chances de disparaître. Seuls les jours de repos s’accompagnent d’une accalmie.
Une spasmophilie associée doit être traitée. Un déficit en magnésium est fréquent et peu favoriser la fatigue oculaire.
d’un astigmatisme, d’une hypermétropie ou d’une presbytie est parfois nécessaire. Toutefois les verres dits « de repos » font courir le risque d’une aggravation des symptômes dans la mesure où ils diminuent le travail spontané des muscles oculaires et retardent la rééducation orthoptique.
par exemple une opération d’hypermétropie, une correction d’astigmatisme par laser peuvent faire disparaître une fatigue oculaire.
incorporés aux lunettes peut être utile pour compenser la fatigue visuelle.
aggrave les manifestations de fatigue visuelle. Une bonne oxygénation l’améliore. Une activité physique en cours de journée est donc conseillée, de même qu’une technique de relaxation.
Devant l’écran d’ordinateur :
Il est actuellement certain qu’aucun écran de visualisation fonctionnant dans des conditions normales n’est capable de créer une pathologie oculaire chez une personne normale. Mais l’oeil doit aller de l’écran à son environnement environ 20 fois par minute. A chaque fois il s’ensuit une contraction-dilatation de l’iris. Celà fait donc environ 10000 variations pupillaires par jounée de travail de 8 heures! Le muscle commandant cette contraction-dilatation peut alors se tétaniser provoquant fatigue oculaire, troubles visuels et maux de tête.
L’écran est susceptible de révéler des anomalies oculaires qui étaient jusque là bien compensées : anomalie des axes visuels (exophorie), insuffisance de convergence, astigmatisme, hypermétropie, presbytie débutante.
Ce sont les astigmates qui sont le plus gênés pour travailler sur écran suivis des hypermétropes méconnus. L’astigmate non corrigé fait des efforts d’accommodation permanents expliquant les plaintes lors du travail sur écran. L’hypermétrope non corrigé doit accommoder intensivement pour voir net en vision de loin, vision intermédiaire et en lecture. Le myope faible est habitué à lire sans lunettes et ne fait aucun effort d’accommodation alors qu’il sollicite sa convergence. Des troubles à l’écran peuvent s’ensuivre.
parfois difficile à appliquer, contribue elle aussi au confort visuel. Il faut donc limiter la durée du temps de travail, l’entre-couper de pauses de 5 minutes par heure dans un travail de saisie, toutes les 2 heures pour un travail normal. il est recommandé de solliciter la vision de loin donc de relâcher l’accomodation régulièrement.
Les recommandations suivantes sont parfois difficiles à appliquer, mais quand elles le sont, elles améliorent le bien-être de l’opérateur et par conséquent sa performance au travail
– Il est très important de calculer au mieux la position du poste de travail pour que l’axe du regard descende vers l’écran (le haut de l’écran doit être à la hauteur des yeux) : régler la hauteur du bureau, des pieds de la chaise, ne pas poser l’écran sur l’unité centrale.
– La position de l’écran doit correspondre à la distance d’accomodation, variable selon chaque sujet ( 60 à 80 cm). La distance oeil-écran optimale est obtenue en mutipliant la hauteur des caractères majuscules par 170 ou 2 fois la valeur de la diagonale de l’écran.
– L’écran doit être placé directement en face de l’utilisateur et non sur le côté.
– Il vaut mieux augmenter la taille des polices que de diminuer la distance de l’écran.
– Un document papier ne doit pas être à plus de 20 cm pour fatiguer l’oeil le moins possible lorsqu’il va de l’un à l’autre. La distance entre le document et l’écran doit être inférieure à 20 cm. L’usage d’un porte-document est utile pour le verticaliser et le rapprocher de l’écran.
– L’écran doit être nettoyé souvent, il doit être inclinable. Il ne doit pas être l’occasion de reflets parasites, ne doit jamais être placé devant une fenêtre, la lumière du jour doit arriver par le côté, il doit être traité d’origine anti-reflets.
– L’éclairage ambiant ne doit pas être éblouissant, il doit être réglé à la moitié de l’intensité nécessaire à la lecture sur papier soit environ 300 Lux. La surface de vitrage ne doit pas excéder le quart de la surface au sol. Les stores à lamelles horizontales sont préférables aux stores à lamelles verticales. En éclairage direct, les rangées de luminaires doivent être parallèles aux fenêtres, le poste installé entre ces rangées pour recevoir la lumière latéralement. Aucune source lumineuse ne doit être visible dans un angle de 30° au dessus du niveau des yeux. L’ éclairage indirect, préconisé dans les petits locaux, est moins fatigant que l’éclairage direct, surtout s’il est associé à un éclairage localisé. Ce dernier, fourni par une lampe d’appoint est nécessaire si l’éclairement des documents papier est inférieur à 200 Lux. La lumière indirecte doit être dirigée vers le plafond à l’aplomb du moniteur pour éviter un reflet sur l’écran ou l’éblouissement.
– Il est nécessaire que les écrans soient aisément lisibles. Les caractères doivent être d’une bonne définition et formés d’une manière claire : pour cela, la matrice de caractères doit être d’au moins 7 points en largeur et 9 points en hauteur, sa résolution (« piqué » de l’image) suffisante pour la lecture du texte sans effort, la fréquence de balayage vertical (appelée aussi fréquence de rafraîchissement) ne doit pas être inférieure à 60 Hz. L’image sur l’écran doit être stable, le contraste entre les caractères et le fond de l’écran doit être aisément adaptable : il ne doit pas être trop ou trop peu contrasté.
Il faut préférer les écrans à symboles foncés sur fond clair plutôt que l’inverse.
– Le chiffre maximum de couleurs différentes pour un usage de bureautique est de 4. Les couleurs désaturées sont à privilégier car elle sollicitent moins l’accomodation, il faut éviter les couleurs rouge ou bleu qui sont situées aux extrémités du spectre visible et sont myopisantes ou hypermétropisantes. Un fond rouge est à déconseiller. Les mêmes informations doivent être données dans une même couleur.
– Un filtre écran ne s’impose pas dans la mesure où tout ce qui intervient entre l’écran et l’utilisateur compromet la qualité de l’image. Il vaut mieux éliminer l’éblouissement par un éclairage adéquat, un bon emplacement de l’écran et le réglage du contraste.
– Les écrans portables sont en général plus pénalisants dans la mesure où l’on s’en sert n’importe où. Donc les conditions ergonomiques sont plus aléatoires et ils sont utilisés en dehors des heures de travail d’où surcroît de travail.
Une sécheresse oculaire est souvent rencontrée.
Le film de larmes qui recouvre la cornée la protège contre les aggressions mécaniques. Ce film de larmes composé de mucus d’eau et de lipides est régulièrement réparti sur la cornée par le clignement spontané avec une fréquence normale de 10 à 20 par minute. La bonne qualité des larmes permet entre chaque clignement d’avoir un film lacrymal stable et une bonne hydratation de la cornée.
Lors du travail sur écran la fréquence du clignement diminue pour ne pas perdre une ligne ou rester concentré. Il s’ensuit une augmentation de l’évaporation des larmes pouvant entraîner un inconfort visuel, des picotements, des brûlures ou encores des yeux rouges et une conjonctivite chronique.
La sécheresse oculaire peut être majorée par la climatisation, la fumée de cigarette, une pièce surchauffée, la ménopause…
Pour y remédier, évitez de fixer l’écran quand ce n’est pas nécessaire et regardez au loin, faites des pauses fréquentes et utilisez sur prescription des larmes artificielles sans conservateur. Cela est encore plus important si vous portez des lentilles.
Des anti-infllammatoires peuvent être associés, ainsi que le traitement éventuel d’une kératite.
Humidifiez les yeux souvent. Clignez souvent.
Les lunettes jouent un rôle prépondérant, particulièrement pour les presbytes :
– Les verres unifocaux ne donnent une bonne acuité que pour la distance pour laquelle ils ont été calculés et ne permettent qu’une faible profondeur de champ au-delà ou en deçà. Ils imposent d’enlever ou de mettre ses lunettes pour voir de loin ou de près.
– Les verres progressifs sont la meilleure solution complète permettant une vision depuis la vision de près jusqu’à l’infini. Même avec les nouvelles générations de verres progressifs qui offrent une vision intermédiaire suffisante dans la vie courante, le champ horizontal de cette vision intermédiaire ne permet pas de couvrir entièrement l’écran sans bouger la tête. En outre, pour bénéficier correctement de sa vision intermédiaire le presbyte est obligé d’adopter un port de tête relevé qui peut lors d’un travail prolongé, devenir inconfortable et s’accompagner de douleurs au niveau du cou ou des épaules.
– En cas d’intolérance aux verres progressifs Il existe une solution encore meilleure si on l’adapte spécifiquement au poste de travail et que l’on n’exige pas une acuité visuelle au loin très fine : ce sont les verres dits intermédiaires, de « proximité » qui agrandissent la profondeur ou la largeur de champ. Les mouvements de la tête pour passer de l’écran au clavier et aux divers documents sont alors réduits. Ce type de verres est mieux toléré que les verres progressifs en cas d’insuffisance de convergence et permet d’avoir un équipement pour la lecture et la vision intermédiaire plus performan
Travailler longtemps sur écran et être exposé à la lumière bleue : est-ce que ça abîme vraiment les yeux. Un comité d’experts européens chargé d’évaluer les risques émergents a conclu : « Il n’y a pas de preuve d’effets indésirables sur la santé dans des conditions normales d’utilisation pour la population générale en bonne santé. Il est reconnu que l’exposition aux radiations optiques venues des LED (éclairage et écrans, ndlr) est probablement insignifiante comparativement à l’exposition à la lumière naturelle, même si tout nouvel effet sur la santé doit être pris en compte.» Le comité recommande cependant une prudence particulière chez les jeunes enfants, dont le système visuel est en voie de maturation jusqu’à trois ans.
Il est donc certain qu’un écran n’est pas capable de créer une pathologie oculaire. D’autres idées fausses sont aussi répandues : « lire avec peu de lumière est mauvais pour la vue », « regarder la télévision de trop près ou dans le noir abîme les yeux »…
Cependant les écrans peuvent être source de fatigue oculaire.
Au volant la fatigue visuelle, notamment en cas de conduite nocturne diminue la rapidité des réflexes, cause fréquente des accidents de la route. Les précautions à prendre concernent l’hygiène générale : pour bien conduire il faut être en forme ce qui implique ni gros repas, ni alcool, et un bon repos préalable. Des pauses régulières sont indispensables en cas de longs trajets.
Consoles 3D
Question: Monsieur, Je me permets de vous contacter car je travaille à la rédaction d’un article pour le mensuel l’Ordinateur individuel-SVM consacré à la nouvelle console portable de N., la 3DS.
La particularité de cette console réside dans son écran qui permet de profiter de la vue en relief sans besoin d’accessoires tels que des lunettes.
Ce qui me conduit à vous contacter, c’est que N. vient d’émettre des réserves sur l’utilisation de la console en mode 3D (l’effet peut être atténué voire désactivé par curseur et bloqué par contrôle parental), indiquant même que les enfants de moins de 7 ans ne devraient pas s’en servir.
J’ai participé à une présentation presse de la console. L’effet 3D est bluffant et après deux heures d’utilisation, je n’ai pas ressenti de gêne particulière. En revanche, certains de mes collègues se sont plaints de fatigue oculaire, voire de légers mots de tête.
Ces symptômes me poussent à m’interroger : y-a-t’il un risque à utiliser ce type d’écran et si oui lequel, à court, moyen ou long terme? Quelles conseils pourriez-vous donner aux utilisateurs ? N. place la limite d’âge à 7 ans, est-ce raisonnable sachant que les préados et les ados sont parmi les plus gros joueurs sur console portable ? Pensez-vous qu’il y ait des contre-indications formelles à l’utilisation de ce genre d’écran ?
Ces questions me semblent importantes car de nombreux fabricants d’écrans LCD misent sur l’avenir de l’écran 3D sans lunettes. Plusieurs prototypes ont été présentés au dernier salon international des loisirs numériques de Las Vegas (CES). Et cette fois, nous parlons d’écrans de 100 à 150 cm de diagonale. Or la technologie utilisé sera sans doute relativement similaire.
Je vous remercie par avance, pour les éclaircissements que vous pourrez m’apporter à ce propos. Le cas échéant, m’autorisez-vous à vous citer ? Si oui, n’hésitez pas à m’indiquer les références à apporter.
Réponse du docteur Marc Timsit :
– Effectivement la 3D entraîne une distorsion entre l’image réelle et l’image perçue par le cerveau. Cela est susceptible d’entraîner des symptômes tels que maux de tête, vertige, nausées, fatigue oculaire, troubles de l’accommodation, inconfort oculaire. Les troubles d’accommodation sont probablement plus importants chez les sujets plus âgés dont l’accommodation est déjà réduite