Docteur Marc TIMSIT
Chirurgien ophtalmologiste
Chirurgie réfractive et cataracte
OPHTALMOLOGIE.fr
Pinguecula et ptérygion : quand vos yeux tirent la sonnette d’alarme. Ces affections courantes mais ignorées peuvent nécessiter des interventions chirurgicales.
Découvrez les options de traitement et l’évolution de votre état après l’opération.
La pinguecula et le ptérygion sont des lésions fréquentes, bénignes de la conjonctive. Elles sont en relief, situées sur les méridiens horizontaux de la conjonctive voisine du limbe la plupart du temps du côté interne (vers le nez).
Leur évolution est très lente (des années), le patient les remarquant soudainement quand l’aspect devient inesthétique.
Contenu de la page
La pinguecula est une lésion blanchâtre ou jaunâtre qui se développe le plus souvent dans le coin interne. Mais elle peut aussi se développer dans le coin externe.
Cette lésion est bénigne et ne provoque généralement aucun symptôme.
La pinguecula n’entraîne aucun trouble visuel.
La pinguecula est constituée de tissu conjonctif et de cellules de l’épithélium. Il n’y a pas de tissu graisseux.
La différence entre pinguecula et ptérygion est que le ptérygion est une expansion de la conjonctive qui envahit la cornée.
Il peut alors retentir sur la vision du fait de la déformation de la cornée (astigmatisme). Cet astigmatisme diminuera avec l’ablation chirurgicale du ptérygion.
Il existe une grande baisse de vision en raison de l’obstruction de l’axe visuel pour un ptérygion avancé.
Les tâches pigmentées de la conjonctive ont un traitement chirurgical similaire à celui de la pinguecula. Une étude histologique de la conjonctive dont on a effectué l’exérèse a montré qu’il s’agissait d’une lésion bénigne.
Pinguecula et ptérygion sont favorisés par la sécheresse oculaire, l’exposition prolongée aux ultraviolets dans les climats chauds et secs, dans les pays approchant de l’équateur, par l’exposition au vent, à la poussière, au sable.
L’exposition à la pollution, aux allergènes et aux produits chimiques peuvent intervenir aussi sur la formation d’une pinguecula.
La pinguecula est plus fréquente chez les personnes passant beaucoup de temps à l’extérieur.
Pour limiter le développement d’une pinguecula, il est possible de protéger les yeux contre les agressions oculaires possibles : lunettes de soleil, humidification de son intérieur… La meilleure prévention est de porter des lunettes de soleil.
Pinguecula et ptérygion peuvent rendre problématique le port de lentilles de contact du fait du frottement sur le relief conjonctival. Les lentilles majorent alors les phénomènes inflammatoires.
Un ptérygion peut entraîner un astigmatisme. Il disparaîtra après l’opération du ptérygion.
La pinguecula est une atteinte fréquente qui n’a aucun inconvénient si ce n’est esthétique
En cas d’augmentation de taille, il peut exister une inflammation entraînant une gêne permanente.
Le ptérygion entraîne une gêne beaucoup plus importante. L’irritation, rougeur et inconfort, peuvent être soulagée momentanément par des des larmes artificielles, des collyres ou une pommade anti-inflammatoires. Mais ce traitement ne peut pas être maintenu longtemps.
Lorsque les symptômes sont résistants ou récidivants ou lorsque la vision est affectée par la croissance progressive d’un ptérygion, la chirurgie est envisagée.
Elle est indiquée pour des raisons esthétiques ou à cause d’une gêne persistante quand elle la pinguecula est inflammatoire.
Une suture résorbable avec un fil très fin est mise en place. Elle tombera d’elle-même en une quinzaine de jours ou sera retiré au cabinet.
Les suites opératoires sont marquées par une rougeur localisée qui va se résorber lentement, parfois en un mois ou plus.
Elle est indispensable pour éviter son évolution vers la cornée centrale
Photos ci-contre d’un ptérygion débutant, d’un ptérygion très évolué et après opération (Dr Marc Timsit).
La chirurgie est indiquée par l’aspect inesthétique et par la gêne persistante et récidivante due à l’inflammation.
La greffe de conjonctive prélevée sur la conjonctive du même oeil est la meilleure prévention des récidives
Des sutures résorbables avec un fil très fin sont mises en place. Elle tomberont d’elle-mêmes en une quinzaine de jours ou se résorberont en quelques semaines.
Les suites opératoires sont marquées par une rougeur localisée qui va se résorber lentement, en quelques mois.
La chirurgie du ptérygion est faiblement prise en charge par la Sécurité Sociale.
qui ne nécessite aucune opération dans la plupart des cas car elle est sans gravité, le préjudice n’étant qu’esthétique. Cependant deux indications peuvent faire décider d’intervenir :
– une gêne esthétique ressentie
– une inflammation persistante localisée, récidivante, avec rougeur et irritation
dans la plupart des cas car le risque est son extension déformant la surface normalement lisse de la cornée entraînant un astigmatisme rendant la vision floue.
Dans les cas très évolués le ptérygion envahit le centre de la cornée et retentit gravement sur la vision. La cure chirurgicale est beaucoup plus complexe et aléatoire car une greffe de cornée est nécessaire.
– Pinguecula : excision chirurgicale ou destruction par laser
– Ptérygion : uniquement excision chirurgicale
Avantages : technique indolore, sous anesthésie locale par collyre. Technique efficace, donnant un bon résultat esthétique. Plus de précision pour l’ablation en surface et en profondeur. Moins d’hémorragie sous-conjonctivale post-opératoire. Moins de cicatrice conjonctivale.
Inconvénients : une pinguecula importante nécessitera plus d’impacts de laser donc plus de réaction inflammatoire et cicatricielle. Il est alors plus judicieux dans ce cas d’enlever la pinguecula chirurgicalement.
Il n’y a pas d’autogreffe conjonctivale pour prévenir la récidive.
-Anesthésie locale indolore, en chirurgie ambulatoire :
– Ablation simple avec suture conjonctivale, des techniques de suture particulières permettant de diminuer la fréquence des récidives.
– Ablation suivie d’une autogreffe conjonctivale, la greffe provenant de la conjonctive prélevée sous la paupière supérieure. Intervention alors plus longue car nécessitant de nombreuses sutures.
L’hémorragie sous-conjonctivale est bénigne, localisée, se résorbant spontanément en une semaine.
Persistance d’une rougeur oculaire localisée une quinzaine de jours mais parfois plus longue à disparaître totalement.
Il est important de porter une coque oculaire la nuit pendant une semaine pour éviter le frottement de l’oeil qui pourrait nuire à la suture et à une bonne cicatrisation.
Un collyre anti-inflammatoire sera instillé 3 ou 4 fois par jour pendant environ un mois.
Le risque majeur du ptérygion est la récidive, de fréquence variable selon l’opération pratiquée. Des techniques particulières de repose conjonctivale ou une autogreffe conjonctivale permettent de réduire la fréquence des récidives en remplissant l’espace où le tissu anormal aurait repoussé.
Affection fréquente, la pingucula est une dégénérescence bénigne de la conjonctive. Quels en sont les symptômes ? Comment y remédier ? Le point avec le Dr Marc Timsit, chirurgien ophtalmologiste à Paris.
Lésion ophtalmique fréquente, la pinguecula est une dégénérescence de la conjonctive. Elle se présente sous la forme d’une masse blanchâtre ou jaunâtre, située généralement au niveau du coin interne ou externe de l’oeil près du nez.. Elle peut être plate ou ronde.
«Cette affection est causée par une prolifération du tissu sous la conjonctive, à savoir la membrane transparente qui recouvre le blanc de l’oeil (la sclère).
Contrairement à certaines idées reçues, «il ne s’agit pas d’une boule de graisse », souligne le Dr Marc Timsit chirurgien ophtalmologiste à Paris.
Souvent bilatérale, la pinguecula est parfois confondue avec le ptérygion, une autre affection de la conjonctive potentiellement plus grave puisqu’elle peut envahir la cornée et entraîner, à terme, une baisse de l’acuité visuelle par astigmatisme. Bénigne, la pinguecula n’entraîne généralement qu’un préjudice esthétique. Elle peut toutefois s’enflammer périodiquement et prendre l’aspect d’une rougeur locale récidivante.
Un traitement par collyres peut soulager l’irritation mais ne peut pas être maintenu longtemps.
« Par ailleurs, le port de lentilles peut majorer l’irritation oculaire et entraîner une sensation inconfortable de corps étranger dans l’oeil », précise le Dr Marc Timsit.
Si tout un chacun peut un jour être concerné par la pinguecula, les risques augmentent avec l’âge.
« Ce tissu conjonctif ne se forme pas du jour au lendemain.
Donc logiquement, plus on est âgé, plus les risques augmentent », précise le Dr Marc Timsit.
Principal facteur de risque : la sècheresse oculaire qui favorise et entretient cette affection.
L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil mais aussi à la pollution, à des substances chimiques, au vent et à la poussière constituent d’autres facteurs de risque. C’est pourquoi la pinguecula est plus fréquente dans les pays chauds.
«Ainsi, les personnes qui travaillent fréquemment à l’extérieur, comme c’est le cas dans les milieux professionnels du bâtiment, de la pêche ou de l’agriculture sont potentiellement plus à risque », estime le Dr Marc Timsit.
Pour prévenir la pinguecula, voici trois bonnes habitudes à adopter : lutter tout d’abord contre la sècheresse oculaire en veillant à bien humidifier les yeux (grâce à des larmes artificielles, par exemple).
Porter des lunettes de soleil suffisamment couvrantes, a fortiori pendant la pendant la période estivale, au bord de la mer et à la montagne. Enfin, veiller à aérer quotidiennement son logement et à éviter l’accumulation de poussières à l’intérieur de l’habitat.
Lorsque la pinguecula entraîne des désagréments importants, il est possible de la faire retirer. Deux possibilités thérapeutiques existent : si la masse tissulaire est de petite taille, un recours au laser (à raison d’une à deux séances) peut être envisagé. Cette intervention n’est pas remboursée par la Sécurité sociale.
Si la pinguecula est plus imposante, une intervention chirurgicale indolore sous anesthésie locale donnera de bons résultats. « On procède à l’excision de la pinguecula et on referme la conjonctive grâce à des points de suture résorbables au bout d’une dizaine de jours», précise le chirurgien. Après l’intervention chirurgicale, quelques précautions doivent être respectées. Il est par exemple souhaitable d’éviter de se frotter les yeux pendant les jours qui suivent l’opération . « C’est la raison pour laquelle je prescris à mes patients une coque à porter la nuit quelque temps après l’opération ».
Après l’intervention, il est habituel qu’une petite rougeur localisée apparaisse. Celle-ci disparaît généralement au bout de quelques semaines.
«Pour la traiter, je prescris généralement une pommade ophtalmique et un collyre anti-inflammatoire», ajoute le spécialiste.
*Nathalie Ferron Source : Entretien avec le Dr Marc Timsit, chirurgien ophtalmologiste à Paris