Docteur Marc TIMSIT
Chirurgien ophtalmologiste
Chirurgie réfractive et cataracte
OPHTALMOLOGIE.fr
OPÉRATION DE FORTE MYOPIE PAR IMPLANT ICL PHAKE ou par REMPLACEMENT DU CRISTALLIN
Si votre forte myopie vous pousse à envisager une opération, deux solutions s’offrent à vous. D’un côté, l’implant phake ICL qui corrige la vision tout en conservant votre cristallin naturel. De l’autre, le remplacement du cristallin par un implant, idéal pour une myopie sévère ou en présence d’une cataracte. Dans cette page, nous vous guiderons à travers ces deux techniques, leurs avantages, et les cas où elles sont recommandées. Découvrez quelle solution pourrait vous offrir la vision claire que vous espérez.
L’implant ICL (Implantable Collamer Lens) est une solution chirurgicale de plus en plus populaire pour corriger la forte myopie, notamment chez les patients pour lesquels la chirurgie réfractive au laser n’est pas adaptée. Voici un aperçu de cette procédure :
L’implant ICL est une lentille fine et flexible, fabriquée à partir de collamère, un matériau biocompatible. Cette lentille est insérée dans l’œil, entre l’iris et le cristallin naturel.
Le cristallin (phakos en grec) n’est donc pas retiré. On parle donc d’implant phake.
Contrairement aux lentilles de contact classiques, l’implant ICL est conçu pour rester en place de manière permanente, bien qu’il puisse être retiré ou remplacé si nécessaire.
L’implant ICL est particulièrement indiqué pour :
Des examens préopératoires approfondis et un suivi post-opératoire rigoureux sont essentiels pour garantir les meilleurs résultats possibles.
pour s’assurer de l’absence de contre-indication et évaluer leur positionnement futur (comptage cellulaire endothélial, OCT, Orbscan pour calculer la profondeur de la chambre antérieure, UBM à ultrasons haute fréquence).
L’implant alors être commandé sur mesure au fabricant.
L’intervention se déroule sous anesthésie locale ou générale. Voici les principales étapes :
La précision de la correction de la myopie est en général excellente.
L’astigmatisme nécessite, pour être corrigé l’utilisation d’un implant torique, ou la pratique d’un lasik ultérieur (méthode Bioptic).
En tant que chirurgien ophtalmologiste spécialisé dans la chirurgie réfractive, je considère l’implant ICL comme une excellente option pour les patients atteints de forte myopie. Et une bonne alternative à la chirurgie laser pour la myopie.
Cette technique offre une qualité de vision remarquable et une flexibilité qui n’est pas toujours possible avec les méthodes laser.
Cependant, il est important de bien sélectionner les patients et de s’assurer qu’ils comprennent les risques et les bénéfices potentiels de la procédure.
Des examens préopératoires approfondis pour s’assurer de la profondeur de la chambre antérieure qui doit être > 2,80 mm et un suivi post-opératoire rigoureux sont essentiels pour garantir les meilleurs résultats possibles.
L’hypermétropie forte peut diffilement bénéficier d’une opération par laser. Parfois l’implant ICL peut être utilisé si la chambre antérieure est > 3mm. Cela est rarement possible car l’oeil de l’hypermétrope fort est petit.
L’implant ICL représente une avancée significative dans le traitement de la forte myopie, offrant une alternative sûre et efficace aux méthodes de correction traditionnelles.
L’implant est envisageable dans les cas non opérables par laser mais il s’agit d’une opération plus lourde et qui nécessite une surveillance régulière à vie de l’état de l’oeil.
Si nécessité ces implants ICL peuvent être facilement retirés avec retour à la myopie initiale.
Un implant ICL est à l’étude pour la chirurgie de la presbytie.
La chirurgie du cristallin pour l’opération de la myopie forte peut avoir lieu dans deux situations :
Sont identiques dans les deux cas les examens, anesthésie, hospitalisation, préparation, l’opération, les suites, soins post-opératoires, complications.
L’implant est à la même place que le cristallin retiré. Cette chirurgie est utilisée maintenant depuis une quarantaine d’années. Elle a parfaitement fait ses preuves au long cours. Il n’existe pas de rejet. Les implants souples ont l’avantage de pouvoir être introduits dans l’oeil pliés à travers une petite l’incision.
La chirurgie se passe sous microscope opératoire. Le chirurgien réalise une extraction extra-capsulaire : seul le contenu opacifié du cristallin est retiré par une petite ouverture de 2 à 3 millimètres, la capsule postérieure du cristallin est laissée en place. Le cristallin est d’abord fragmenté par des ultrasons puis aspiré (phako-émulsification). L’implant est ensuite introduit dans la capsule postérieure du cristallin laissée en place.
Avant la chirurgie il faut pratiquer un examen complet de l’oeil précisant en particulier l’état de la rétine et de la macula et l’état du nerf optique.
Des examens complémentaires sont indispensables. Une échographie oculaire pour le calcul de la puissance de l’implant. Un examen récent l’OQAS, permet d’authentifier une cataracte éventuelle et d’en chiffrer objectivement son importance. S’il est normal c’est qu’il n’existe pas de cataracte .
La chirurgie est pratiquée le plus souvent sous anesthésie locale. Le patient ne ressent rien et ne voit pas ce qui se passe pendant l’opération . La prémédication administrée supprime l’anxiété et procure une somnolence pendant la demi-heure nécessaire à la chirurgie.
Habituellement le patient entre le jour même de l’opération. Il sortira le même jour après quelques heures en mode de chirurgie ambulatoire à hospitalisation très courte.
L’activité normale peut être reprise le lendemain. Il est possible de se promener, se baisser, lire, regarder la télévision, reprendre son activité habituelle ou professionnelle. Les voyages sont permis.
Toutefois le choc sur l’oeil est le risque le plus important auquel il est exposé après l’opération. Le patient doit donc éviter de frotter ou de heurter son oeil, éviter les efforts importants, violents, excessifs, inhabituels. Il portera une coque oculaire la nuit pendant une semaine pour éviter les chocs.
L’oeil reste fragile même s’il recouvre rapidement une bonne vision ce qui ne doit jamais être oublié par le patient, souvent surpris de l’étonnante et indolore facilité de l’évolution post-opératoire.
Le point important à bien expliquer est que la vision que l’on peut espérer récupérer dépend de l’état de la rétine et du nerf optique. S’ils sont normaux la récupération visuelle sera excellente.
Mais si le nerf optique est déjà atteint par un glaucome ou si la rétine centrale l’est par une dégénérescence maculaire, la récupération visuelle sera partielle ou minime. L’association fréquente à une dégénérescence maculaire chez le sujet âgé ou myope fort pose toujours le problème d’estimer la valeur de l’acuité visuelle récupérable après l’opération. Il est donc primordial de pratiquer un examen soigneux pour étudier la rétine avant l’opération.
Dans la grande majorité des cas, la vision est habituellement déjà très améliorée au bout de quelques jours. Cependant il faut comprendre que, pour apprécier pleinement le bénéfice de l’opération, pour voir parfaitement net, il faut souvent attendre la modification de la paire de lunettes portée précédemment ce qui peut demander une à deux semaines après l’opération . Ce délai d’attente pour la cicatrisation est variable selon les individus, certains sujets ayant une cicatrisation très rapide d’autres plus lente.
Le taux de complications de l’opération est faible. Les complications de la chirurgie peuvent être entraînées par une difficulté rencontrée pendant l’opération ou par une réaction néfaste de l’oeil pendant la période après l’opération. La liste est longue mais parmi les incidents les plus fréquents, on peut surtout noter les inflammations, le déplacement de l’implant; les infections en particulier nosocomiales et les hémorragies sont plus rares. Ces trois incidents augmentent la densité des soins et cèdent souvent, mais pas toujours complètement, sous l’effet d’un traitement intensif. Un oedème de la rétine ou de la cornée est possible mais rare. De même que le décollement de la rétine.
Fréquemment, plus rarement avec certains implants, la capsule postérieure peut s’opacifier après quelques mois ou années. Cela est appelé cataracte secondaire. Le patient doit être prévenu qu’il s’agit là d’une évolution normale et non d’une complication et ne doit pas s’inquiéter d’une perte de la définition et de la qualité visuelle, d’une petite baisse de vision progressive.
Le laser YAG va permettre de rétablir la vision en quelques minutes
est un faisceau lumineux qui pulvérise le centre de la capsule opacifiée et pratique une petite ouverture par où va passer la vision.
Il s’agit d’une technique laser simple, totalement indolore, sans hospitalisation, évitant une ré-intervention chirurgicale, aux résultats rapides.
Les inconvénients de la chirurgie de remplacement du cristallin sont essentiellement au nombre de deux :
1 L’ablation du cristallin supprime l’accommodation.
Or c’est l’accommodation qui permet la lecture. Cet implant est donc plus indiqué à partir de 55-60 ans quand l’accommodation naturelle a beaucoup diminué. Il est préférable de laisser une petite myopie au moins sur l’un des deux yeux pour compenser la presbytie et permettre la lecture sans lunettes (monovision).
2 Le risque de décollement de la rétine est augmenté chez le myope fort opéré avec ablation de son cristallin.
Cette notion classique n’est cependant pas formellement démontrée avec les techniques nouvelles de phakoémulsification. Ce risque est plus important en cas d’âge plus jeune, de décollement du vitré incomplet, de complication per-opératoire (rupture capsulaire). Cette opération nécessite donc une expérience et une habileté chirurgicale particulière et un suivi attentif.
s’il existe des lésions de la rétine périphérique liées à la myopie il faut les traiter préalablement un traitement au laser argon pour prévenir un décollement de la rétine.